C'est maintenant. Enfin. Seulement.. Tout près de la petite soixantaine.


Comme après un bain de 40 années pour que se révèle au grand jour ce que je réservais au cercle privilégié de mes proches, comme un lent cheminement en quête d'une légitimité, d'être, d'exposer mon regard singulier.


Apparaître. Comme, jeune, je laissais mes épreuves se révéler lentement dans les bains argentiques de la salle de bain familiale. Mat ou brillant...  Fallait-il que l'urgence à exister plutôt qu'à vivre me soit dictée par mes soucis de santé...


Photographe dans l'âme, mes métiers se sont inscrits plus ou moins dans l'image, avant que de pouvoir m'y consacrer pleinement.


Extérieur : rue. Cette rue qui grouille d'instants de nos vies ordinaires. Mon oeil aux aguets, insatiable, aiguisé à capter l'insolite, en écho à mon être, sans fard, sans filtre, sans mise en scène, et fixer, ça et là, ma  conscience de l'éphémère, teintée du prisme du cocasse qui me constitue.


Chaque personnage exprime la singularité de son histoire, toute à la fois la sienne et la nôtre, et ce sont nos âmes que je photographie. Et pour citer Bacri, "On ne voyage jamais aussi loin qu'avec des paysages humains".


Voyage, voyage, éternellement !